Pour la première fois depuis sa création, les provisions mathématiques du plan d’épargne retraite assurantiel ont franchi, en janvier 2023, le seuil symbolique des 50 milliards d’euros, d’après les dernières données du marché.

Le succès du plan d’épargne retraite (PER) ne se dément pas. Selon les statistiques communiquées le 2 mars 2023 par France Assureurs, la fédération qui représente les sociétés et mutuelles d’assurance, l’encours (les versements cumulés, majorés des intérêts annuels et des plus-values latentes) des PER « assurantiels » (calqués sur les contrats d’assurance vie) a dépassé, pour la première fois de son histoire, les 50 milliards d’euros au 31 janvier de cette année.

Une jolie performance sachant que ce placement, destiné à la constitution d’un revenu de complément pour l’après vie professionnelle, n’est commercialisé que depuis le 1er octobre 2019. Certes, le PER remplace, depuis le 1er octobre 2020, la plupart des contrats individuels (souscrits à titre individuel) et collectifs (souscrits dans le cadre de l’entreprise) d’épargne retraite. En outre, il est possible de transférer l’encours d’un « vieux » contrat de retraite dans un « nouveau » PER.

Hausse du nombre de nouveaux assurés

D’ailleurs, toujours d’après les données de France Assureurs, ces transferts ont drainé, en janvier 2023, quelque 22.900 nouveaux assurés pour un encours de 326 millions d’euros. Reste que ces opérations n’expliquent pas à elles seules le succès du PER. Sur le mois de janvier, 75.400 personnes ont souscrit ce placement. Un nombre en hausse de 16% sur un an.

La progression de la collecte brute est encore plus impressionnante. Les versements sur les PER assurantiels ont bondi de 43% en 12 mois, pour atteindre 821 millions d’euros. Avec des prestations (déblocages anticipés, sorties en capital, sorties en rente, décès) de seulement 153 millions d’euros, la collecte nette a été positive de 668 millions d’euros en janvier dernier, en augmentation de 41% par rapport à la même période de l’an passé. Ce qui explique pourquoi les provisions mathématiques ont dépassé la barre des 50 milliards d’euros.

Plus de 70 milliards avec les PER bancaires

En prenant en compte les PER assurantiels commercialisés par les institutions de prévoyance (IP) et par les mutuelles de santé, ainsi que les PER bancaires (qui fonctionnent comme des comptes-titres) proposés par les sociétés de gestion de portefeuille (SGP), l’encours est nettement plus important. En compilant les données de France Assureurs, du Centre technique des institutions de prévoyance (CTip), de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) et de l’Association française de la gestion financière (AFG), les provisions mathématiques ont atteint 73 milliards d’euros en septembre 2022.

Sur ce montant, 56,5 milliards d’euros provenaient des transferts. Au total, 6,5 millions de Français détiennent un PER. Parmi eux, 3,9 millions ont opté pour la version « assurantielle » de ce placement. Il faut dire que, contrairement aux PER bancaires, les PER assurantiels intègrent un fonds en euros, dont le capital (le cumul des versements) est garanti par l’assureur.

 

Source : https://www.franceassureurs.fr/wp-content/uploads/20230302-france_assureurs_cp-vie_janvier.pdf